CHOISIR SON SYSTÈME DE RACLAGE AUTOMATISÉ EN CINQ POINTS
LES SOLUTIONS DE RACLAGE AUTOMATISÉ NE MANQUENT PAS : RACLEURS HYDRAULIQUES, À CHAÎNE, À CÂBLE, À CORDE… L'ANALYSE DE CINQ POINTS VA GUIDER L'ÉLEVEUR DANS SON CHOIX.
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Le raclage quotidien de la stabulation est une tâche fastidieuse et gourmande en temps de travail. Nombreux sont les éleveurs qui investissent dans un système de raclage automatisé afin de réduire leur astreinte. Avant de franchir le pas, une réflexion s'impose sur le type d'équipement à installer, car il existe plusieurs systèmes : racleurs hydrauliques, à chaîne, à câble, à corde… Chaque bâtiment laitier possède sa spécificité. En se posant les bonnes questions, l'éleveur pourra faire le tri et choisir le racleur le plus adapté à son élevage.
1 IDENTIFIER LE TYPE D'EFFLUENTS
Cette première réflexion est essentielle. Pour des produits épais, les racleurs hydrauliques sont à privilégier. Ils développent le plus de puissance. Le choix du rabot a aussi son importance. Ceux en forme de « V » présentent l'avantage de ramener le fumier au centre de l'équipement, là où se situe la zone de traction. Leur usure est aussi moins rapide grâce à un meilleur rapport de charge. « Par contre, étant donné qu'ils se replient lorsqu'ils font le chemin du retour, il faut prévoir une certaine distance avant qu'ils ne soient opérationnels à l'aller, analyse Dominique Le Ruyet, de la chambre d'agriculture du Morbihan. Pour un couloir de 5 m de large, compter environ 6 m avant qu'ils se déploient totalement. » Les rabots droits peuvent, au contraire, se garer en butée contre le mur et sont donc plus économes en place. « Même s'ils sont moins recommandés, les racleurs à chaîne peuvent être installés pour retirer le fumier. Dans ce cas, la chaîne doit être de bonne qualité. Il est aussi vivement conseillé de faire fonctionner le racleur plusieurs fois par jour (cinq à six fois) pour que le fumier ne s'accumule pas », déclare-t-il. Ces deux types de racleurs peuvent s'installer en système à lisier, ainsi que ceux à câble en Inox. Ils sont par ailleurs adaptés à un raclage fréquent (cinq à six fois par jour, voire plus), comme l'exige ce type d'effluent. On rencontre également des racleurs à corde dont la durée de vie est plus limitée.
L'installation de traite est à étudier avant tout investissement. Certaines rejettent d'importantes quantités d'eau sur le couloir de raclage. Dans ce cas, les déjections risquent d'être trop liquides et aucun système de raclage ne sera réellement efficace pour nettoyer correctement le couloir.
2 ADAPTER LE RACLEUR À LA LONGUEUR DES COULOIRS
Plus puissant, un racleur hydraulique est la solution la plus classique en présence de bâtiments de longueurs supérieures à 60 m. Une puissance de 4 kW est nécessaire pour les couloirs de 80 m et de 7,5 kW pour ceux de 110 m. Un racleur à chaîne peut également faire l'affaire. Dès lors, mieux vaut opter pour une chaîne de type carrée plutôt que marine. Elle se révèle plus solide et résiste mieux à de fortes puissances. Les bâtiments sont souvent équipés de deux couloirs mais de longueurs différentes. Difficile dans ce cas de faire fonctionner les deux racleurs de manière alternée à l'aide d'un seul moteur (quand l'un avance, l'autre recul).
Certains éleveurs installent alors un système de poulie pour combler cette différence longueur. « Cette solution n'est pas recommandée car la poulie a tendance à forcer sur le câble ou la chaîne. Cela retentit sur la durée de l'équipement mais aussi sur l'efficacité du nettoyage. Je conseille d'installer deux moteurs séparés », indique Jean-Claude Delange, conseiller bâtiment à la chambre d'agriculture du Calvados.
3 VEILLER À LA POSE ET À LA QUALITÉ DES SOLS
Une bonne pose de l'équipement a autant d'importance que le choix du système de raclage. Dans des bâtiments neufs, le rail est encastré dans pratiquement tous les cas. « Il est préférable de couler le béton dans un premier temps, en veillant à conserver une épaisseur de 20 cm sur toute la longueur du rail. Ensuite, il faut réaliser une saignée à l'aide d'une machine adaptée, note Dominique Le Ruyet. Il est tout de même possible de réserver un emplacement pour installer le rail au moment de réaliser les bétons. Dans ce cas, il est conseillé de s'être déjà fait livrer l'équipement. » Pour les rénovations, des rails apparents peuvent être installés. Même s'ils peuvent gêner légèrement les vaches, elles n'ont pas de réelles difficultés à les franchir. « Cette solution est adaptée lorsque l'agriculteur n'a pas pensé à préparer ses bétons. » En cas de panne, l'intervention est facilitée. Les sols doivent être le plus régulier possible. Mieux vaut reprendre certains bétons plutôt que d'installer un racleur qui risque de mal fonctionner. Il faut savoir que les racleurs lourds ont tendance à lisser les bétons. Le rainurage doit être de qualité afin d'éviter tout risque de dérapages des animaux.
4 CALCULER SON BUDGET
Le coût de l'investissement va dépendre du choix de l'équipement et de la longueur du bâtiment. Les racleurs hydrauliques sont les plus coûteux. Ils consomment plus d'électricité mais en contrepartie fonctionnent moins de fois par jour. Les racleurs à chaîne se révèlent plus économes à l'achat. À la longue, la chaîne a tendance à se détendre, mais des systèmes existent pour la retendre. Les modèles à chaîne carrée sont à préférer à ceux à chaîne marine. Ces derniers sont moins coûteux mais plus difficiles à entretenir. Les racleurs à câble en Inox sont encore moins coûteux. « Pour un bâtiment possédant deux couloirs de 60 m de long, compter 12 000 €, estime Jean-Claude Delange. La pose d'un racleur hydraulique coûtera près du double. »
Concernant les frais d'entretien, aucune usure particulière n'est à noter, à part les bavettes sous le rabot. Enfin, si tous ces systèmes permettent d'économiser du temps de travail, une permanence minimum est tout de même nécessaire au quotidien. Même si ces racleurs sont souvent équipés de sécurités afin d'arrêter automatiquement l'appareil à partir d'un certain poids de charge, des accidents peuvent survenir : présence d'un veau dans le couloir, d'une vache malade…
5 SE PRÉOCCUPER DU STOCKAGE FINAL DES EFFLUENTS
Le raclage du lisier vers une fosse ne pose pas de problème particulier. Il faut simplement veiller à ce que le racleur amène le lisier jusqu'au bord de la fosse ou du canal à lisier. Le raclage du fumier est plus délicat. Une fumière avec une chute d'au moins 1,50 m est la solution la plus pratique. En cas de raclage à plat sur une fumière, la reprise du fumier à l'aide d'un tracteur est souvent nécessaire afin que le racleur aille au bout de sa course, jusqu'au palpeur. Cette tâche est contraignante au quotidien. Il est possible d'installer un système de reprise dans le pignon du bâtiment, par exemple un élévateur. Dans ce cas, ce nouvel équipement augmente le coût global de l'investissement. Il faut savoir que les racleurs à chaîne et à câble peuvent prendre les tournants. Ceci peut faciliter l'évacuation finale des effluents.
NICOLAS LOUIS
Les racleurs à chaîne ou à corde sont la solution la plus rencontrée en système à lisier.
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